La clope
J’ai mis mes lunettes noires
Mais y’a pas de soleil
C’est pas pour mon regard
C’est pour cacher mes larmes
Je déambule à nouveau
Dans le pays des tristes
Là où y’a qu’des putains
Qui crapotent leur chagrin
J’ai la larme dans mon cœur
Et puis la flamme dedans les yeux
Celle de ceux qui mouillent
Qui brûle dessus vos joues
La déception dans le dos
Planté comme un couteau
J’suis pas non plus en dépression
Plutôt en bad-trip permanent
J’ai cette violence aux gestes
Qui blesse mes idéaux
Ce petit quelque chose tu sais
Lui qu’on ne connaît pas
Mais qui brise, qui brise et qui détruit
Qui te renvoie encore promener
Au fin fond du pays des tristes
Au milieu des putains qui pleurent
Pis qui crapotent leur chagrin
Envolés en fumée les espoirs
Qui fument ces quelques restes de vie
Des cachets dans les os
A flotter dans nos artères
Un peu de poudre, quelques cristaux
Pour rester dans le mouv’
Je ne suis pas vraiment triste
Je bad-trip tout le temps
Je suis juste de retour
Dans le pays des tristes
J’irai au gré des villes
Chercher quelque part dans les rues
L’amuse-gueule de nos diables débiles
Les histoires de nos monuments perdus
Retrouver quelque part les Dieux
Qui un jour habitaient mon corps
Nous font croire qu’on est tout, qu’un peu de feu
Des flammes dans nos temps morts
J’ai du sel dedans mon âme
Et ma clope qui s’enflamme
Pis qui part en fumée et qui crame
Ces morceaux d’hommes et de femmes
Moi j’ai mis mes lunettes noires
Pour pas qu’on me voit pleurer
Le ciel et gris et y’a la pluie
Ca paraît pas discret
M’enfin qu’importe le principal
C’est de passer pour un guerrier
J’veux pas vraiment montrer au monde
Que je traîne au pays des tristes
Que j’suis une de ces putains
Qui crapotent leur chagrin
Parce que moi tu vois je le fume
Et comme ma clope : je me consume